Victimes de fautes médicales

Responsabilité médicale

Maître Joris Caunes, avocat en dommage corporel à Paris.

Responsabilité médicale : droits des victimes et démarches

La réalisation d’un acte médical peut parfois avoir des conséquences graves pour les patients et leur famille. Que ces conséquences découlent d’une faute du professionnel ou de l’établissement de soin ou non, il existe plusieurs dispositifs permettant d’obtenir une indemnisation du préjudice subi en lien avec l’acte médical.

Si vous êtes victime d’un préjudice lié à des soins, il est essentiel de comprendre vos droits et de connaître les démarches à suivre pour obtenir réparation.

Qu’est-ce que la responsabilité médicale ?

1. Responsabilité pour faute médicale

Il y aune faute médicale lorsqu’un professionnel de santé :
- Commet une erreur technique (diagnostic erroné, intervention mal réalisée).             - Ne respecte pas son obligation d’information (absence d’explication claire des risques liés à un traitement).
- Manque à son devoir de surveillance (suivi insuffisant après une intervention).         - Ne respecte pas les normes attendues dans l’organisation des soins (erreurs administratives ou de coordination).

Conditions nécessaires pour engager la responsabilité du professionnel :
1. Une faute.
2. Un préjudice subi par le patient.
3. Un lien de causalité entre la faute et le préjudice.

2. Responsabilité sans faute médicale

La responsabilité médicale peut être engagée sans exigence de preuve d’une faute dans certains cas :
- Infections nosocomiales : contractées lors d’une hospitalisation.
- Aléas thérapeutiques : accidents imprévus malgré des soins conformes aux règles de l’art, si le dommage est grave.
- Produits de santé défectueux : dispositifs médicaux ou médicaments causant un dommage.

Quels sont vos droits ?

1. Droit à l’information

Les professionnels ou établissements de santé ont l’obligation de vous informer sur les circonstances de l’incident ayant causé le dommage (article L.1142-4 duCode de la santé publique).

2. Droit à l’indemnisation intégrale

En tant que victime, vous avez droit à une indemnisation complète basée sur la nomenclature Dintilhac.
Celle-ci distingue :
- Préjudices patrimoniaux : frais médicaux, pertes de revenus…
- Préjudices extrapatrimoniaux : souffrances, séquelles, atteinte à la qualité de vie…

Cette approche garantit une réparation intégrale des dommages, y compris l’impact sur vos proches.

Les recours pour obtenir réparation

1. Saisir la Commission de Conciliation et d’Indemnisation (CCI)

- Qu’est-ce que c’est ? Une instance régionale offrant une solution amiable pour évaluer et résoudre les litiges médicaux.
- Conditions pour la saisir :
- Votre dommage dépasse un certain seuil de gravité (incapacité permanente, invalidité).
- Un préjudice significatif est établi (incapacité temporaire prolongée, souffrances importantes).
- Objectifs : Évaluer les préjudices et proposer une indemnisation sans passer par les tribunaux.

2. Indemnisation par l’ONIAM (Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux)

- Rôle de l’ONIAM : Intervenir dans les cas où aucune faute n’est prouvée, mais où un accident médical grave a eu lieu (aléa thérapeutique, infection nosocomiale, accident médical).
- Conditions d’accès : Le dommage doit remplir certains critères de gravité.

3. Action en responsabilité civile ou administrative

- Pour qui ? : Lorsque la faute médicale est avérée ou en cas d’infection nosocomiale.
- Objectifs : Obtenir réparation directement auprès du professionnel ou de l’établissement de santé.
- Démarches :
-
Engager une procédure amiable avec l’assurance du praticien ou de l’établissement.
- En cas d’échec, porter l’affaire devant le tribunal judiciaire ou administratif selon le type d’établissement concerné.

4. Recours judiciaire en dernier ressort

- Si aucun accord n’est trouvé via les démarches amiables (CCI ou négociation directe), vous pouvez saisir les tribunaux pour défendre vos droits.
- Cette voie implique la constitution d’un dossier solide, appuyé par des expertises médicales.

Démarches à suivre pour défendre vos droits

1. Rassemblez les preuves

Obtenez votre dossier médical auprès de l’établissement de santé (remis dans un délai de 8 jours).
- Recueillez des témoignages, avis d’experts, et documents administratifs relatifs à votre préjudice.

2. Saisissez les instances compétentes

Selon la gravité du dommage et la nature du préjudice, identifiez le recours approprié (CCI, ONIAM ou tribunal).

3. Faites-vous accompagner

Les affaires de responsabilité médicale sont complexes. Faire appel à un professionnel compétent en matière de responsabilité médicale vous permettra de défendre vos intérêts efficacement.

Conclusion : Vos droits à une réparation complète

Que la responsabilité médicale repose sur une faute ou non, vous avez des droits pour obtenir une indemnisation juste et complète. Les procédures peuvent se révéler complexes, c’est pourquoi un accompagnement juridique adapté est important.

Besoin d’un conseil ou d’une assistance juridique ?
N’hésitez pas à nous contacter. Ensemble, nous mettrons en œuvre une stratégie efficace pour garantir la pleine reconnaissance de votre préjudice et obtenir votre indemnisation.

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